Réponse aux mails : Mensonge par omission

 

Nadine Dominicus van den Bussche

nadinedominicus@hotmail.com

http://fraxinellaconsult.com/

23.12.2012

Réponse aux mails : Mensonge par omission.


Merci pour les commentaires et les mails reçus. Pour répondre à quelques questions :
 

  1. D'un point de vue purement analytique, et quels que soient nos principes par rapport aux coups d' Etat, le coup d' Etat du 12 avril, se présente comme un contre-coup avec usage de la force sans violence en réponse au coup d' Etat du 1°mars 2009, avec usage de la force, de la violence et d' assassinats répétées.. On comprend qu'il a fallu un certain recul pour le considérer comme tel et que nombreux sont ceux, qui par lassitude et découragement, l'ont vu comme un coup d' Etat de plus. Mais ce n'est plus d'actualité.

     

  2. Avec ou sans preuves, il est évident que le trafic de drogue a des complicités internes comme partout dans le monde car c'est ainsi que s'organise ce trafic. Sans doute, beaucoup moins en Guinée-Bissau qui ne possède pas les circuits financiers et commerciaux pour son blanchiment. Elle n'en a certainement pas le monopole.

     

  3. A ceux qui me demandent un avis quant aux solutions envisageables pour sortir de la crise, en Guinée-Bissau, ce serait vanité de prétendre les détenir. Je n'appartiens pas non plus à la génération qui aura pour tâche de trouver ces solutions et surtout de les mettre en pratique.


Ma seule contribution possible, c'est de témoigner de ce que j'ai observé en parcourant le pays à l'intérieur, dès mon arrivée, en 1975. Peut-être aussi d'être une petite voix qui s'élève contre le déferlement d'inepties publiées sur le pays. J'ai des souvenirs d'une époque que n'ont pas connue les nouvelles générations et qui peuvent servir de matière à réflexion. C'est tout. Le bon sens des populations et son savoir local, ont ainsi complété mes connaissances académiques qui avaient un grand besoin de confrontation avec cette réalité. Je me souviens ainsi, que lors de ses conversations avec la population, Nino nous avait amené dans un village proche du Sénégal qui vendait ses produits de l'autre côté de la frontière. Il s'agissait de les convaincre de les vendre sur place contre paiement en pesos. Le village a répondu à Nino que sa monnaie ne valait rien et lui a exposé ses arguments pour le convaincre de renoncer au peso. Au lieu de se fâcher, Nino a ri, et fièrement dit : «  Voyez comme notre peuple est intelligent. »

On devrait aussi se souvenir, qu'après le conflit de 1998, des Volontaires des Nations Unies sont allés jusqu'à Gabu dans un programme de résolution de conflits. Ils n'ont pas compris ce qu'ils venaient faire là car il n'y avait aucun conflit à résoudre. Cela confirme à quel point la « Communauté Internationale » peut être en décalage avec la réalité. Et on se demande sur quels critères se basent les rapports d'experts internationaux.

De la même manière, des mouvements progressistes occidentaux qui avaient soutenu la lutte de libération, ont osé dire leur désillusion sur la Guinée-Bissau. Or, le rôle historique de la Guinée-Bissau était de construire sa propre Histoire, non de correspondre au rêve que des militants éloignés se faisait d'une République idéale.

On a parfois l'impression que la Guinée-Bissau vit dans deux monde parallèles : celui de l'intérieur, dès qu'on sort des environs de Bissau, et cette capitale, siège du pouvoir et des compétitions qu'il engendre.

D'où viendrait cette dualité ?: Il semble qu'elle soit apparue dès l' Indépendance. La conquête de la Capitale déplaça le centre du pouvoir vers Bissau tandis que l'intérieur du pays, détenteur de l'héritage des zones libérées, se trouva de plus en plus isolé de ce pouvoir qu'il avait engendré. . Au sein de la Direction de la Lutte, certains, conscients des conséquences que cela entraînerait, envisagèrent d'éviter ce déplacement en proposant Madina de Boé comme Capitale du nouveau pouvoir. Proposition vite écartée, vu le manque d'infrastructures de ce lieu.

Amilcar Cabral disait que la petite bourgeoisie de Bissau aurait pour rôle de se suicider, (en tant que classe sociale).Non seulement, elle ne s'est pas suicidée, mais elle a envoyer ses filles se dandiner (maquina balança) devant les héros de la Lutte. Chacun avec ses armes. A savoir qui absorba l'autre. Ainsi s'est produit une fusion entre ce qui restait de l'administration coloniale et le nouveau pouvoir issu de la Lutte.

La Guinée Bissau manquait alors cruellement de cadres du fait de l'application du Code de l' Indigénat colonial qui ne leur permettait pas d'aller au-delà de la 3eme primaire. Il faut 20 ans pour former un cadre qui sorte de l'école en croyant tout savoir, 30 au moins, pour avoir des cadres qui comprennent qu'ils ont encore tout à apprendre et sans doute encore plus, pour leur faire prendre conscience de ce que le savoir local peut apporter au développement.

Malgré l'isolement de l'intérieur, un lien se reconstruit lorsque, dans les listes d'élèves, on retrouva de plus en plus de noms africains, d'étudiants venus de l'intérieur. Ils constituaient ainsi un trait d'union avec l'intérieur et un effacement progressif des conséquences néfastes du Code de l' Indigénat.

Aujourd'hui la Guinée-Bissau a de nombreux atouts.C'est à elle seule de s'en rendre compte et de s'en servir au mieux. C'est elle qui paiera le prix de ses choix et certainement pas ceux qui voudraient lui donner des leçons.

A partir du moment où des gouvernants s'interrogent sur « Comment en sommes nous arrivés là » (discours du PRT Serifo Nhamadjo à Cacheu), avec la détermination que cela ne se produise plus jamais, le pays est sur la bonne route. Alors, il n'y a plus qu'à les laisser travailler et à les encourager. On ne peut prétendre se préoccuper du sort de la Guinée-Bissau et en même temps la pousser dans le fossé..

Encore une fois, Bonne Chance, Guinée-Bissau

Dr a Nadie Dominicus van den Bussche

 

Resposta aos mails : Mentira por omissão.

 

Obrigada pelos comentarios e pelos mails. Para responder à algumas preguntas :

 

  1. Do ponto de vista meramente analitico, e quais sejam os nossos principios enquanto golpes de estado, o golpo do 12 de Abril presenta-se como um contra-golpe com uso da força sem violência em resposta ao golpo do 1 de Março de 2009 com uso da força, da violência e de assassinatos repetidos. Compreendemos que precisava-se de um certo recuo para aceitar isso e que, por muitos, por fartura ou desânimo, parecia um golpe de Estado de mais. Mas, isso jà nâo é de actualidade.

  2. Com ou sem provas, é obvio haver cumplicidades internas no tràfico da droga porque é assim que funcciona este tràfico. Provavelmente muito menos na Guinée-Bissau por faltar canais financeiros e comerciais pelo seu branqueamento. A Guinée-Bissau nào tem o monopolio disso.

  3. Para quem me pedem opinâo sobre possiveis soluçoès pela saida da crisis, seria vaidade pretender ter-as. Tampoco pertenço a geraçâo que tera como tarefa procurar estas soluçoès e por-as na pratica.

    A minha unica possivel contribuçào, sera de testimunhar sobre o que observei andando pelo pais apos a minha chegada em 1975. Talvez tambem ser uma pequena voz que se revolta contra as inepçias publicadas sobre a Guiné-Bissau. Nada mais. Tenho recordaçoès dum tempo que as novas geraçoès nâo conhecem e que podem servir para reflectir. O bom senso das populaçoès e o seu saber local completaram o meu saber acadêmico precisando da confrontaçâo com esta realidade.

    Lembro-me o Nino tinha llevado-nos para uma aldeia que comercializava os seus produtos no Senegal. A intençâo era de convencer-a de vender na Guinée-Bissau contra pagamento em pesos. A aldeia respondeu ao Nino a sua moeda nâo valia nada e exibiu os seus argumentos para convencer-lhe abandonar tal moeda. A vez enfadar-se o Nino riu e orgulhosamente diz : « vê como o nosso povo é inteligente ».

    Devemos tambem lembrar, do que, depois do conflito de 1998, Voluntarios das Naciones Unidas chegaram em Gabu no cuadro dum programa de resoluçoès de conflitos. Nâo entenderam o que vieram a fazer là por nâo haver nehum conflito. Isto confirma a qual ponto « a comuninade internacional » pode ficar longe da realidade. Ha de interrogar-se sobre quais os criterios dos relatorios dos peritos intenacionais.

    Da mesma maneira, movimentos progressistas ocidentais que tinham apoiados a Luta de Libertaçâo ousaram falar da sua decepçâo enquanto a Guinée-Bissau. Ora, o papel historico da Guinée-Bissau era de construir a sua propria Historia, nâo de corresponder ao sonho que militantes estrangeiros tinham duma republica ideal.

     

A vezes, parece que a Guinée-Bissau vive em dois mundos paralelos : dum lado, o do interior longe da capital, do poder e das suas competiçoes, doutro lado, a Capital Bissau. De onde viria esta dualidade ? Parece ter origem na Independência. A conquista da capital moveu o centro do poder para Bissau enquanto o interior, herdeiro das zonas libertadas ficou mais e mais isolado do poder que tinha gerado. No seio da Direcçâo da Luta, alguns conscientes das consequências isso podia ter, sugeriram Madina de Boé como Capital do novo poder. Esta proposta foi rapidamente afastada vista a falta de infrastructuras neste lugar.

O Amilcar Cabral disse que a pequena burguesia de Bissau teria como papel suicidar-se (como classe social). Nâo so, nâo suicidou-se, mas ela enviou as suas filhas a gingar, « balançar maquina » a vista dos herois da Luta. Cada um com as suas armas. A saber quem absorveu o outro ? Assim ocorreu uma fusâo entre o que ficou da antiga administraçâo colonial e o novo poder.

A Guinée-Bissau tinha grande falta de cuadros formados por causa da aplicaçâo do Codigo do Indigenato que nâo permitia aos Guineenses ir alem da quarta classe. E preciso 20 anos para ter um cuadro quem sai da escola acreditando saber tudo, 30 anos para ter cuadros a compreenderem que devem ainda aprender tudo, e talvez ainda mais para eles dar-se conta do que o saber local pode trazer ao desenvolvimento.

Apesar do isolamento do interior, foi reconstruido laços entre o interior do pais e Bissau, quando, nas listas dos alunos, houve mais e mais nomens africanos, mais estudantes do interior. Isso significou o desaparecimento progressivo das consequências nefastas do Codigo do Indigenato Colonial.

Hoje a Guinée-Bissau tem muitos proveitos nas suas mâos. So pertenece a ela de ficar consciente disso e de empregar-os pelo melhor. E ela que pagara o preço das suas escolhas e certamente nâo os que pretendem dar-lhe liçoès.

A partir do momento em que governantes interrogar-se : « Como chegamos là » (discurso do PRT serifo Nhamadjo em Cacheu), com determinaçâo isso « nunca mais » acontercer, o pais esta no bom caminho. Entâo so fica deixar-os trabalhar e encorajar-os. Nâo pode-se pretender preocupar-se do destino da Guinée-Bissau e ao mesmo tempo empurar-a pelo fosso.

Uma vez mais, boa sorte Guinée-Bissau

Dra. Nadine Dominicus van den Bussche

nadinedominicus@hotmail.com

 

Dra. Nadine Dominicus van den Bussche (antiga professora no Liceu Kwame N'Krumah + CENFA de Bissau)

 

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